A deux pas de la ville de Glaris se cache le Klöntalersee, petit bijou de lac coincé entre des sommets
vertigineux. Idéal pour une balade en famille ou une baignade rafraîchissante l’été.
La ville de Glaris cumule les particularités. D’abord, parce qu’elle est la plus petite capitale cantonale de
Suisse, avec ses tout juste six mille habitants. La bourgade est réputée ensuite aussi pour son manque cruel
d’ensoleillement. Selon les statistiques de MétéoSuisse, le soleil ne brillerait ici qu’environ 1270 heures par an
(contre par exemple 1870 heures à Lausanne et près de 2000 à Sion). La faute aux montagnes –
majestueuses – qui encerclent la capitale glaronaise. On n’a rien sans rien…
De la gare, nous partons en voiture jusqu’au but de notre excursion: le Klöntalersee. D’ici quelques jours et
tout au long de la belle saison, des bus postaux permettront aux voyageurs adeptes de la mobilité douce
d’effectuer le trajet (lire carnet pratique). Après dix minutes seulement, le long d’une petite route asphaltée
tortueuse, nous parvenons déjà à l’extrémité est du lac, au lieu-dit Rhodannenberg.
Le silence du lac
Le Klöntalersee (848 mètres d’altitude) est un plan d’eau naturel d’environ 3 km2, né à la suite d’un
éboulement. Depuis 1908, son niveau a été rehaussé pour y produire de l’électricité. En ce mois de mai, le lac
n’est encore rempli qu’à moitié. Ces rivages laissent alors apparaître de larges surfaces rocailleuses, qui se
feront lentement manger par l’eau, au fur et à mesure de la fonte des neiges sur les montagnes voisines.
Le bas niveau actuel des eaux ne péjore en rien la vue magique qui s’offre à nous. Le lac, d’un vert turquoise,
recouvre toute la surface de l’étroite vallée. De hauts sommets rocheux, quasi verticaux, marquent ses
contours. Les plus impressionnants sont sans conteste sur sa rive gauche le Vrenelisgärtli (2907 m) et le
Ruchen (2905 m), recouverts encore d’une épaisse couche de neige jusqu’à la lisière supérieure de la forêt. «
C’est la plus belle vue au monde, non?», s’enthousiasme notre photographe Samuel Trümpy. Précisons
quand même que le Glaronais a grandi et vit encore dans la région… Il n’empêche, le panorama est
grandiose.
Du côté nord, une route asphaltée borde le lac. Côté sud, seuls les piétons y ont accès le long d’un sentier
pédestre. Nous testerons ce tronçon-ci, depuis le hameau Vorauen, à l’autre extrémité du lac. Seules
quelques familles de paysans vivent ici à l’année. Parfois, au coeur de l’hiver, ils voient les touristes affluer
pour y pratiquer le patin à glace. Autorisé uniquement si les températures sont assez basses et que la
surface du lac n’est pas recouverte de neige…
Le moteur de la voiture éteint, nous voilà happés par la tranquillité des lieux. Seuls quelques campeurs nous
adressent de chaleureuses salutations. Plus loin, c’est le fracas d’une cascade qui vient briser le silence: la
Sulzbachfall surgit des rochers pour éclabousser le fond de la vallée, à quelques encablures d’une chapelle. «
En été, de nombreux mariages sont célébrés ici», indique Samuel. On ne s’en étonne guère, tant le paysage
frôle la perfection.
La légende d’un trésor caché
Après avoir franchi la Chlön, petite rivière qui alimente le lac du même nom, le sentier s’enfonce d’abord dans
la forêt pour se coller ensuite aux berges naturelles. C’est dans ce paysage, pourtant si paisible, qu’a eu lieu
l’une des batailles les plus sanglantes sur sol helvétique. En 1799, les Français accusaient ici une terrible
défaite face à l’armée russe du général Souvorov. La légende raconte que ses troupes auraient immergé
leur trésor de guerre au fond du lac.
Et si le butin s’y trouvait encore? Qu’à cela ne tienne. Depuis de nombreux endroits, la baignade est possible
dans le Klöntalersee (sa température oscille au coeur de l’été entre 18 et 22 degrés). L’accès le plus
impressionnant est sans conteste le Bärentritt, une falaise d’environ 12 mètres de hauteur d’où les plus
téméraires s’élanceront. Pour ceux qui préféreraient une bonne douche glacée, deux impressionnantes
chutes d’eau bordent encore le chemin. La plus haute, c’est la «Dunggellauifall», d’une hauteur de 114 m!
Une légère brume s’en dégage et rafraîchit délicatement visages et avant-bras. Pour la douche intégrale, on
repassera en juillet...
Dernier point fort de la balade: la plage du «Schnäggebüchel», une longue prairie fleurie qui côtoie les eaux
du lac. «En été, la plage est bondée, indique le photographe. Les jeunes de Glaris ont l’habitude de venir s’y
baigner et parfois même de fêter toute la nuit, jusqu’à dormir à la belle étoile.»
Un symbole de la démocratie suisse
De retour en ville, on se permet encore un léger détour par la Landsgemeindeplatz. Tout écolier helvétique a
entendu parler au moins une fois lors des cours d’éducation civique de ce parfait symbole de la démocratie
directe suisse... C’est donc ici, chaque premier dimanche de mai, que les citoyens du canton de Glaris se
rassemblent pour élire – à main levée – les différents représentants politiques du canton.
Dernière étape de notre visite, la boutique «Glaroussel», sur la Bahnhofstrasse, qui propose différentes
spécialités glaronaises. Il y a bien sûr les «glarner Tüechli», célèbres foulards rouges et ornés de motifs
orientaux. «Ils sont fabriqués dans la région depuis 1740, indique le gérant Martin Huber. L’industrie textile a
façonné l’histoire du canton.» Encore affamés par la balade, ce sont les spécialités culinaires qui retiennent
notre attention. Il y a notamment le fameux – et réputé très fort – schabziger, fromage typique glaronais qui se
reconnaît à sa couleur verte. Moins connu en terre romande, le «glarner Pastete» (ou pâté glaronais) fourré à
la pâte de pruneaux ou d’amandes et recouvert d’une généreuse couche de sucre. De véritables condensés
de saveurs! A l’image de ce petit canton de Glaris. MM
Publié dans l'édition MM 21
23 mai 2016
Texte
Alexandre Willemin
Image(s)
Samuel Trümpy
Pratique
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Départ:
Vorauen (à l’extrémité nord du lac).
Arrivée:
Rhodannenberg (à l’autre extrémité).
Distance:
6 km (tour du lac complet 12 km).
Durée:
env. 1,5 heure.
Difficulté:
facile, adapté aux familles.
Equipement:
chaussures de marche et maillot de bain.
S’y rendre en voiture:
depuis Glaris, suivre les indications «Pragelpass».
En transports publics:
depuis la gare de Glaris, de mi-mai au 23 octobre, le bus postal n° 504 mène au Klöntalersee.
Hébergement:
à chaque bout du lac, un camping... Lire la suite
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Départ:
Vorauen (à l’extrémité nord du lac).
Arrivée:
Rhodannenberg (à l’autre extrémité).
Distance:
6 km (tour du lac complet 12 km).
Durée:
env. 1,5 heure.
Difficulté:
facile, adapté aux familles.
Equipement:
chaussures de marche et maillot de bain.
S’y rendre en voiture:
depuis Glaris, suivre les indications «Pragelpass».
En transports publics:
depuis la gare de Glaris, de mi-mai au 23 octobre, le bus postal n° 504 mène au Klöntalersee.
Hébergement:
à chaque bout du lac, un camping et différentes auberges.
Infos:
www.kloental.com et www.glarnerland.ch
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A vélo
Les amateurs de la petite reine seront comblés... Le col du Pragel, qui relie les cantons de Glaris et de
Schwyz, est fermé les week-ends d’été à la circulation. Autre idée d’excursion, le «Glarner-Industrieweg», un
itinéraire de 50 km à vélo pour découvrir le passé industriel de Glaris.
Sous terre
Vous aimeriez vous essayer à la spéléologie? La grotte karstique du Windloch, dans la vallée du
Rossmattertal, se déroule sur 8 km et est caractérisée par de grandes salles,... Lire la suite
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A vélo
Les amateurs de la petite reine seront comblés... Le col du Pragel, qui relie les cantons de Glaris et de
Schwyz, est fermé les week-ends d’été à la circulation. Autre idée d’excursion, le «Glarner-Industrieweg», un
itinéraire de 50 km à vélo pour découvrir le passé industriel de Glaris.
Sous terre
Vous aimeriez vous essayer à la spéléologie? La grotte karstique du Windloch, dans la vallée du
Rossmattertal, se déroule sur 8 km et est caractérisée par de grandes salles, des lacs sombres et de
magnifiques concrétions calcaires. Des visites guidées y sont organisées, avec prêt de matériel.
www.hoehlentouren.ch